GIUDECCA
22 agosto 1985
ore 14.

Seduto come tante volte. Seduto sulla pietra. Seduto nel cuore
di questo quartiere di residenza forzata. Sul bordo del.
L’acqua.
Radiazione dell’acqua.
E laggiù,
Venezia.

Ghetto prosciugato,     g i u d e c c a     ,
che l’acqua prosciuga,
un’etica, inversamente l’attenzione.

Seduto. Testa poggiata sul ginocchio. Che preme la mandibola. Non
parlare. Non parlare più. Ricordati.

La notte,
nell’armadio,
già descrittiva,
una parola che diventa più veloce, una parola…

Apprendo a misurare la velocità. Apprendo a parlare
in tempo reale.

Sono un delinquente impeccabile.

GIUDECCA
22 août1985
14 heures.

Assis comme tant de fois. Assis sur la pierre. Assis au coeur
de ce quartier de résidence forcée. Au bord de.
L’eau.
Radiation de l’eau.
Et là-bas,
Venise.

Ghetto asséché,     g i u d e c c a     ,
que l’eau assèche,
une éthique, inversement l’attention.

Assis. Tête posée sur genou. Qui presse mâchoire, Ne pas
Parler. Ne plus parler. Souviens-toi.

La nuit
dans le placard,
déjà descriptive,
une parole devient de l’accéléré, une parole…

J’apprendrai à mesurer la vitesse. J’apprendrai à parler
en temps réel.

Je suis un délinquant impeccable.

J. Daive, da Carnet vénitien ( 2 ). Apparsa sul n° 3 di L’in-plano.