Jacques Roubaud, quattro testi da Qualche cosa nero, traduzione di Domenico Brancale
Meditazione del 12/5/85
Mi ritrovai dinanzi a questo silenzio inarticolato un po’ come il bosco alcuni in simili momenti hanno pensato di decifrare lo spirito in qualche giacenza questo per loro fu una consolazione o duplicazione dell’orrore non per me.
C’era del sangue greve sotto la tua pelle nella tua mano caduto sulla punta delle dita non lo credevo umano.
Questa immagine si presenta per la millesima volta di nuovo con la stessa violenza non poteva non ripetersi indefinitivamente una nuova generazione di mie cellule se c’è tempo troverà onerosa questa duplicazione queste tirature fotografiche interne non ho scelta ora.
Nulla m’influenza nella oscurità.
Non faccio nessun paragone non avanzo alcuna ipotesi affondo con le unghie.
Sono da tempo miope non mi si può dire guarda quell’erba laggiù dieci anni dopo va nella sua direzione.
Lo sguardo umano ha il potere di valorizzare gli esseri ciò rende loro più valorosi.
Non mi si può dire parla e aspettati una sola cosa dalla parola non sarà pensata.
Ecco il culmine il culmine dove nessuna verità è se non una palma di foglie nello spazio con i suoi intralci.
*
In me regnava la desolazione
Lì dove la tua inesistenza era così forte. lei aveva preso forma.
In me regnava la desolazione. conversando a bassa voce.
Ma le parole non avevano la forza di andare oltre.
Soltanto di andare oltre. perché non c’era altra cosa.
Ci si rivolge al mondo. Ci si rivolge a se stessi.
Non si vorrebbe vivere in alcun modo.
È il solito nocciolo della sfortuna.
«Lei» fra di noi era il modo di rivolgersi. lo era stato.
Morta non potevo dire altro che: «tu».
*
Meditazione del 21/7/85
Guardai quel viso. che era stato mio. nel modo più estremo.
Alcuni. in simili momenti. hanno pensato di invocare il riposo. o il mare della serenità. questo forse per loro fu di aiuto. non per me.
La tua gamba destra si era alzata. e appena divaricata. come nella tua fotografia intitolata l’ultima camera.
Ma il tuo ventre questa volta non era nell’ombra. punto di vita più oscuro. non un manichino. ma una morta.
Questa immagine mi si presenta per la millesima volta. con la stessa insistenza. non può non ripetersi
indefinitivamente. con la stessa avidità di dettagli. non li vedo attenuarsi.
Il mondo mi soffocherà prima che lei svanisca.
Non mi esercito con nessun ricordo. non mi permetto nessuna evocazione. non c’è luogo che le sfugga.
Non mi si può dire: «la sua morte è sia l’istante che precede sia quello che viene dopo il tuo sguardo. non lo vedrai mai».
Non mi si può dire: «bisogna tacerlo»
*
Morte
La tua morte parla il vero. la tua morte parlerà sempre il vero. ciò che parla la tua morte è vero perché lei parla. alcuni hanno pensato che la morte parlava il vero perché la morte è vera. altri che la morte non poteva parlare il vero perché il vero non ha nulla a che fare con la morte. ma in realtà la morte parla il vero non appena parla.
E scopriamo che la morte non parla virtualmente, essendo ciò che accade, efficace agli occhi dell’essere. il che è il caso
Né un limite né l’impossibile, sottratta nel gesto dell’appropriazione ripetitiva, dato che non posso dire affatto: è là.
La tua morte, per tua stessa ammissione, non dice nulla? lei mostra. cosa? che non dice nulla. ma anche
dimostrando che non può, nello stesso tempo, cancellarsi.
«La mia morte ti servirà a chiarire nel modo seguente: potrai riconoscerla come priva di senso, quando l’avrai scalata, come un gradino, per andare oltre lei (gettando, per così dire, la scala).» non credo di aver capito.
La tua morte mi è stata mostrata. Ecco: niente e il suo contrario: niente.
Né quello che succede né quello che non succede. tutto il resto rimane uguale.
In questo specchio, circolare, virtuale è chiuso. il linguaggio non ha potere.
Quando la tua morte sarà finita. e lei finirà perché parla. quando la tua morte sarà finita. e finirà. come ogni morte. come tutto.
Quando la tua morte sarà finita. sarò morto
Méditation du 12 / 5 / 85
Je me trouvai devant ce silence inarticulé un peu comme le bois certains en de semblables moments ont pensé déchiffrer l’esprit dans quelque rémanence cela fut pour eux une consolation ou du redoublement de l’horreur pas moi.
Il y avait du sang lourd sous ta peau dans ta main tombé au bout des doigts je ne le voyais pas humain.
Cette image se présente pour la millième fois à neuf avec la même violence elle ne peut pas ne pas se répéter indéfiniment une nouvelle génération des mes cellules si temps il y a trouvera cette duplication onéreuse ces tirages photographiques internes je n’ai pas le choix maintenant.
Rien ne m’influence dans la noirceur.
Je ne m’exerce à aucune comparaison je n’avance aucune hypothèse je m’enfonce par les ongles.
Je suis de temps myope on ne peut pas me dire regarde cette herbe là-bas dix ans en avant va dans sa direction.
Le regard humain a le pouvoir de donner de la valeur aux êtres cela les rend plus coûteux.
On ne peut pas me dire parle et attend une seule chose de la parole elle ne sera pas pensée.
Voilà le bout le bout où il n’y a aucune vérité qu’une palme de feuilles en espace avec ses encombrements.
*
En moi régnait la désolation
Où ton inexistence était si forte. elle était devenue forme d’être.
En moi régnait la désolation. comme conversant à voix basse.
Mais les paroles n’avaient pas la force de franchir.
De franchir seulement. car il n’y avait pas quoi.
On se tourne vers le monde. on se tourne vers soi.
On voudrait n’habiter aucunement.
C’est le noyau habituel de l’infortune.
« Vous » était notre mode d’adresse. l’avait été.
Morte je ne pouvais plus dire que : « tu ».
*
Méditation du 21 / 7 / 85
Je regardai ce visage. qui avait été à moi. de la manière la plus extrême.
Certains. en de semblables moments. ont pensé invoquer le repos. ou la mer de la sérénité. cela leur fut peut-être de quelque secours. pas moi.
Ta jambe droite s’était relevée. et écartée un peu. comme dans ta photographie titré la dernière chambre.
Mais ton ventre cette fois n’étais pas dans l’ombre. Point vivant au plus noir. pas un mannequin. mais une morte.
Cette image se présente pour la millième fois. avec la même insistance. elle ne peut pas ne pas se répéter indéfiniment. avec la même avidité dans le détails. je ne les vois pas s’atténuer.
Le monde m’étouffera avant qu’elle ne s’efface.
Je ne m’exerce à aucune souvenir. je ne m’autorise aucune évocation. il n’y a pas de lieu qui lui échappe.
On ne peut pas me dire : « sa mort est à la fois l’instant qui précède et celui qui succède à ton regard. tu ne le verras jamais ».
On ne peut pas me dire : « il faut le taire ».
*
Mort
Ta mort parle vrai. ta mort parlera toujours vrai. ce que parle ta mort est vrai parcequ’elle parle. certains ont pensé que la mort parlait vrais parceque la mort est vraie. d’autres que la mort ne pouvais parler vrai parceque le vrai n’a pas affaire avec la mort. mais en réalité la mort parle vrai dès qu’elle parle.
Et on en vient à découvrir que la mort ne parle pas virtuellement, étant ce qui arrive, effective au regard de l’être. ce qui est le cas.
Ni une limite ni l’impossible, dérobée dans le geste de l’appropriation répétitive, puisque je ne peux aucunement dire : c’est là.
Ta mort, de ton propre aveu, ne dit rien ? elle montre. quoi ? qu’elle ne dit rien. mais aussi qu’en montant elle ne peut pas non plus, du même coup, s’abolir.
« Ma mort te servira d’élucidation de la manière suivante : tu pourras la reconnaître comme dépourvue de sens quand tu l’auras gravie, telle une marche, pour atteindre au-delà d’elle (jetant, pour ainsi dire, l’échelle). » je ne crois pas comprendre cela.
Ta mort m’a été montrée. Voici : rien et son envers : rien.
Ni ce qui arrive ni ce n’arrive pas. tout le reste demeurant égal.
Dans ce miroir, circulaire, virtuel et fermé. le langage n’a pas de pouvoir.
Quand ta mort sera finie. et elle finira parcequ’elle parle. quand ta mort sera finie. et elle finira. comme toute mort. comme tout.
Quand ta mort sera finie. je serai mort.
Jacques Roubaud Quelque chose noir, Gallimard 1986. Al centro di questo libro-poema è la figura della fotografa Alix Cléo Roubaud, moglie del poeta. Alcune di queste traduzioni di Domenico Brancale, qui riproposte in una nuova veste, erano apparse sulla rivista Versodove.